Vivre les changements

par Sophie Lun 20 Mai 2013 - 17:54

Tentative de "synthétiser" dans ce post une expérience de plusieurs années maintenant, depuis que j'ai changé toute ma vie.
Et suite au constat du fait que je galère encore à trouver le chemin par moments.

Comme chantait Souchon, "on avance, on avance, on avance"..... oui on avance intérieurement, quand on bosse sur soi.
Et puis parfois, souvent je crois, on peut être appelé à mettre en cohérence notre vie "extérieure" à notre vie intérieure, manifester les changements.

Mais le piège peut être de croire que le changement concret est le signe d'une "fin", d'un accomplissement, et qu'après ça, tout ira bien, on sera pleinement en accord avec soi et plus rien à faire (je caricature évidemment).

Le truc c'est que, quand on change certaines choses dans sa vie, parce qu'on est prêt à les changer, qu'on a déjà pris conscience disons que ça nous convenait plus, et qu'on a l'élan intérieur, et la capacité à envisager ces changements, ça ne veut pas dire que l'on n'a plus rien à faire.
Le changement s'accompagne, en fait il s'accompagne encore plus je crois que quand y'a pas de changements extérieurs.

Parce que, pour faire simple, quand on se libère d'une "prison", ou vécue comme telle, quand on défait des structures de vie qui ne nous conviennent plus, on délivre aussi les souffrances qui ont été à l'origine de leur création.
Et je ne crois pas que l'on puisse tout anticiper.
Je crois que c'est dans l'action que l'on accède à ces "couches" plus profondes de soi, et que donc un changement peut s'accompagner d'une grosse période de flou, voire de difficultés émotionnelles, si l'on n'a pas conscience que le travail est loin d'être fini (du reste il ne l'est jamais mais disons que là je parle par rapport à ces blessures qui nous ont fait mettre en place certaines structures de nos vies qui à un moment deviennent obsolètes).

L'intérieur et l'extérieur se répondent sans cesse il me semble.
Y'a pas de linéarité, y'a pas : je suis prêt au changement, pouf je le vis super bien sans avoir à encore travailler et évoluer intérieurement.

Par ailleurs, ce qui me semble important aussi là-dedans, c'est que quand on défait quelque chose en soi, on laisse derrière soi du connu et on va vers de l'inconnu.
Quand on défait une structure mentale, psychique, un carcan, ou une certaine manière de vivre et de fonctionner, on ne sait pas ce que l'on construira derrière, en travaillant sur soi, c'est notre être profond qui guidera nos pas, mais au niveau de notre personnalité, on remodèle littéralement, et on avance vers l'inconnu, cela nécessite je crois de pouvoir être aidé, et accompagné, pour aborder cet inconnu sans péter un plomb.

Exemple très concret, fictif, mais pas que, plus ou moins tiré de mon cheminement perso :
on peut à un moment se rendre compte en travaillant sur ses parents, que le couple que l'on a construit ne nous convient plus, et se rendre compte de tous les schémas que l'on a reproduits ou projetés dedans.
On peut, "logiquement" alors, envisager de déconstruire.
On sait ce dont on ne veut plus.
Mais on peut n'avoir qu'une idée assez vague de ce que l'on veut en matière de couple, et le meilleur moyen de "prendre le bon chemin", je crois que c'est surtout pas de s'imaginer que parce qu'on a déconstruit ce qu'on ne voulait plus alors naturellement on va savoir vivre tout de suite quelque chose qui nous convienne pleinement.
On peut tatonner, douter, on avance dans l'inconnu, on a déconstruit, il y a à reconstruire.
Et reconstruire quand on n'a construit jusque là que des relations qui correspondent à un ancien schéma, ben.... ça s'apprend, dans l'écoute de soi, et un vrai travail intérieur qui est bien loin d'être terminé à l'instant où l'on met fin à l'ancien.

par Yukarie Lun 20 Mai 2013 - 19:50

un image me revient : quand on nettoie le fond du lac, plein de feuilles et de boue s'aparpille dans l'eau qui devient opaque. Pourtant on a beaucoup progressé !
Il y a encore tout un travail qui reste à faire, d'évacuer ces petits débris, mais aussi on a permis à d'autres structures enfouies plus profondément de ressortir du fond du lac , d'où nouveau travail encore plus difficile ...